Durant ces dernières années, les nouvelles technologies n’ont cessé de se développer. Les appareils, les logiciels sont toujours plus puissants et sont devenus de plus en plus difficile d’utilisation pour certains publics. En effet, les personnes en situation de handicap sont en retrait par rapport à ces nouveautés technologiques. En fonction du type de handicap, il peut être parfois difficile voire impossible d’avoir accès à ces technologies à moins que celles-ci ne soient adaptés. En effet, il y a tout de même eu beaucoup de progrès faits pour améliorer l’accessibilité de ces appareils aux personnes en situation de handicap.
L’utilisation dans le secteur social
En tant que futures éducatrices, nous constatons qu’il serait bénéfique pour les institutions de former leurs professionnels à l’utilisation des nouvelles technologies afin d’éviter que le public soit pénalisé par ce manque de compétences. Les formations doivent être adaptées en fonction des capacités de chaque public de sorte à ce que les actions soient pertinentes.
L’utilisation des nouvelles technologies dans le travail social est un atout majeur. En effet, les personnes ayant des difficultés de communication peuvent communiquer avec les professionnels et leur entourage. Les nouvelles technologies permettent aussi l’accès à l’autonomie et l’intégration dans la vie professionnelle plus facilement.
TOBII, communiquer avec les yeux
L’appareil Tobii permet aux personnes qui n’ont pas l’usage de la parole ni de leur main, jouer a des jeux, communiquer avec les éducateurs et leurs entourage, surfer sur internet seulement grâce aux mouvements de leurs yeux.
Cet appareil peut être utilisé par petits groupes d’enfants, accompagnés d’éducateurs spécialisés sur des temps d’activité formelles.
Il est possible pour les personnes ayant l’usage de leurs mains d’utiliser le Tobii en tablette tactile.
Vidéo montrant une petite fille polyhandicapée utilisant le Tobii seulement a l’aide de ses yeux.
Clavier Braille pour remplacer l’écran :
Le clavier braille permet aux personnes aveugles de naviguer sur internet de façon adaptée, cette planche se rajoute à un ordinateur basique. L’utilisation de la plage braille par une personne aveugle, la plage braille remplace l’écran.
Une plage braille est un dispositif électromécanique utilisé par les aveugles pour afficher en temps réel des caractères braille, sauf la ponctuation issus d’un ordinateur.
De grands avantages, mais tout de même quelques inconvénients !
L’utilisation d’un ordinateur par une personne déficiente visuelle est assez ancienne mais jusqu’ici la nécessité de logiciels spécifiques et très couteux a longtemps retardé cet usage interdisant du même coup la possibilité d’une intégration efficace. Les outils de communications en constante évolution sont de plus en plus perfectionnés, de plus en plus faciles à utiliser et désormais accessible à des prix abordables. La modalité auditive est par exemple de plus en plus aboutie et les outils vocaux font des progrès considérables. C’est désormais la possibilité de naviguer dans les sites web qui constitue le problème et l’enjeu. Ils ne sont pas développer pour être accessible aux non-voyants. Leurs concepteurs, rédacteurs ou web-masters, n’ont que trop rarement pris en compte les modalités particulières d’accès au web pour les déficients visuels.
Les nouvelles technologies coûtent très cher et ne sont pas accessible à tous. Même si elles sont dans la structure une fois au domicile les usagers ne peuvent pas l’utiliser et de même si ils changent de structures. De plus les éducateurs ou personnels de la structure ne sont pas forcément formés à utiliser ses méthodes ce qui pose problèmes car les méthodes ne peuvent être utilisées que sur des temps formels. L’apprentissage de ces nouvelles technologies prend souvent du temps.
Le risque de ces nouvelles technologies est qu’elles peuvent devenir une addiction ; par exemple, dans la structure l’enfant va utiliser l’ordinateur pour l’apprentissage et va vouloir reproduire ça chez lui ou durant les temps de pauses.
Les technologies de commande oculaire sont longtemps restées confinées au monde de la recherche et de l’industrie. Elles sont longtemps restées coûteuses car elles nécessitaient l’utilisation de boîtiers, de casques ou de lunettes sophistiqués, combinant micro caméras et illuminateur infrarouge. La chute du coût des capteurs et les progrès des algorithmes ont permis de concevoir des dispositifs bon marché.
L’Europe avance
L’Europe veut renforcer l’accessibilité du web. Une plus large diffusion de produits et service numériques accessibles favorise l’insertion professionnelle, l’intégration sociale et un cadre de vie autonome.
En Angleterre, à l’horizon 2020, tous les citoyens seront en capacité d’effectuer leurs démarches administratives sur internet. C’est en tout cas l’objectif poursuivi par la Government Digital Inclusion Strategy (stratégie gouvernementale d’inclusion numérique) dévoilée en avril 2014. D’ici là, le nombre d’exclus du numérique environ 11 millions de britanniques en 2013 devra diminuer de 25% tous les deux ans.
L’obligation d’accessibilité concerne les services publics vitaux en rapport avec la sécurité sociale et la santé, la recherche d’emploi, les inscriptions à l’université et la délivrance de documents personnels et de certificats. C’est par exemple la possibilité d’entendre une description d’images d’un site web pour les personnes malvoyantes ou la mise à disposition de retranscriptions de fichiers audio lisibles pour les personnes malentendantes qui est proposée. En France par exemple, la loi n° 2005-102 du 11 février 2005, « Pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » impose, dans son article 47, « l’accessibilité des services de communication publique en ligne pour les services de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent », dans un premier temps. A noter que 21 pays de l’UE ont réglementé sur cette question. Une question qui concerne 80 millions de personnes handicapées.
Oui à l’accessibilité numérique !!
Depuis de nombreuses années, le numérique se développe à vitesse grand V. Au début de ces changements, la question de « Comment l’adapter à tous les publics ? » n’avait pas été réellement réfléchie. C’est après réflexion que la question de l’accessibilité numérique[1] va être développée.
L’accessibilité numérique consiste à permettre à tous, notamment les personnes souffrant de handicap, d’utiliser des ordinateurs et leurs logiciels, et de consulter ou créer des ressources numériques, sur tout type de support (tablettes, ordinateurs, téléphones portables).
De nombreuses équipes travaillent sur des dispositifs qui permettent aux personnes souffrant d’un handicap moteur d’activer certaines fonctionnalités ou faire défiler des contenus à l’écran des terminaux mobiles. Ces dispositifs font appel aux technologies de reconnaissance vocale, de commande oculaire (eyetracking), de reconnaissance des gestes ou du visage (facetracking).
Tristan Nitot à crée un site accessible aux personnes atteinte d’un handicap, il explique: « Je l’ai conçu, et le maintiens à jour pour qu’il puisse être utilisé par les non-voyants, les mal-voyants et les handicapés moteurs ».
Un certain nombre de points ont été abordés lors de la construction de ce site pour s’assurer qu’il est accessible :
• Navigation : une mini-barre de navigation offre aux personnes ayant un accès séquentiel à la page (mal-voyants ou handicapés moteurs) la possibilité de sauter directement à cette page d’accessibilité, d’aller au formulaire de rechercher, ou d’accéder au contenu sans avoir à subir tous les liens de navigation.
• Recherche : un formulaire de recherche, tout simple, permet de trouver l’information plus rapidement pour ceux qui ne peuvent scanner une page rapidement.
• Description des images : chaque image possède un descriptif via l’attribut ALT, pour les mal-voyants.
• Formulaires accessibles : utilisation de la balise Label pour associer un sens à chaque champ.
• Absence de tables imbriquées (voire de tables tout court :-). Aucun tableau n’est utilisé pour la mise en page. A fortiori, les tableaux imbriqués, car ils sont très complexes à comprendre pour qui utilise un navigateur texte (Braille) ou vocal.
• Accès rapide par combinaisons de touches : cette fonctionnalité est prévue, mais pas encore implémentée.
[1] L’accessibilité numérique concerne tous les types de handicap : visuel, auditif, moteur, cognitif, technique… Plutôt que d’adapter des produits aux handicaps, on préférera la notion de conception universelle, qui tend à réaliser des produits pouvant être utilisés par tous, sans distinction de sexe, d’âge, de situation ou de handicap. On retiendra également que l’accessibilité numérique favorise tous les types de handicap, y compris ceux dus au vieillissement, soit une population française de plusieurs millions de personnes.
Article réalisé par Eline Mahaut, Solène Tissot et Manon Le Boulch