La pyramide inversée, un plan rédactionnel orienté vers le lecteur

Le plan en pyramide inversée part de l’essentiel pour conduire progressivement  vers les éléments les moins importants de l’article.
Le lecteur doit savoir dès le premier coup d’œil de quoi parle l’article : car il opère nécessairement une sélection dans la masse d’informations.
Cette sélection se réalise en fonction de l’intérêt qu’il porte à l’article.
Si son attention n’est pas captée dès les premières lignes, elle se dirigera vers une autre information.


Une enquête démontre que le temps moyen de lecture d’un quotidien est de 20 minutes alors que le temps nécessaire à la lecture intégrale d’un quotidien est de 3 à 8 heures. Ce plan permet au lecteur de choisir rapidement les articles qu’il va lire.

À l’inverse du plan classique

Le plan que nous avons appris à mettre en pratique dans le cadre scolaire fonctionne comme une pyramide car l’essentiel est à la fin : c’est la base large de la pyramide.
À l’école l’élève écrit pour un professeur, obligé de le lire.
Ce plan scolaire est basé sur la suite « introduction – développement – conclusion ». L’élève introduit le sujet prouvant qu’il l’a bien compris, qu’il en perçoit l’objet, le cadre et les limites.
Dans le développement il appréciera les avantages et inconvénients des différents aspects qu’il a envisagés. Enfin, il pourra se permettre de conclure car il aura embrassé de la façon la plus exhaustive possible tous les paramètres du sujet.
Ce processus est pertinent pour former la réflexion et le jugement de l’élève, par contre il est totalement inefficace dans le cadre de la « communication » au sens moderne du terme.
Le contexte de  « communication » est fort différent : personne ne se sent obligé de lire votre article.
L’inconvénient de la plupart des rédacteurs est d’être enfermé dans ce processus rédactionnel.

Mettre la conclusion au début de l’article

Pour utiliser le plan en pyramide inversée, le rédacteur habitué à utiliser le plan classique doit placer sa conclusion au début de l’article. C’est très souvent le contenu de ce qui est appelé « conclusion » qui intéresse le lecteur.
Cette conclusion devient alors ce qu’il est convenu de nommer « le message essentiel » de l’article.
Ce message essentiel est l’idée la plus forte ou l’information incontournable que le rédacteur veut transmettre.
La première étape de la rédaction consistera donc dans la définition du message essentiel : qu’ai-je à dire dans mon article, que vais-je transmettre à mon lecteur ?
Lorsque le message essentiel ne comporte pas un caractère « évident » pour le rédacteur, il gagnera à le formuler par écrit avant de commencer à rédiger.
Sans chercher de formule accrocheuse, jeux de mots, effets de styles, il s’appliquera à « poser à plat » en une phrase le message essentiel de son article. Dans la plupart des cas il pourra extraire de ce message essentiel les mots clés ou expressions utilisables dans son titre et son accroche.

Les questions de référence

Le message essentiel doit être parfaitement clair car il est utilisé pour rédiger le titre et l’accroche de l’article qui doivent être compréhensibles dès la première lecture.
Pour cette raison, les règles de  journalisme considèrent que dans la plupart des cas, le titre et l’accroche répondent aux quatre premières questions de référence qui sont :
QUI ? QUOI ? OÙ ? QUAND ?
En répondant à ces quatre questions, le rédacteur contextualise son écrit et le lecteur obtient d’emblée les réponses aux questions indispensables à sa compréhension.
Tout article doit pouvoir être lu seul.  QUI indique la ou les personnes concernées  QUOI nous informe de la situation, où nous indique le lieu et QUAND contextualise le moment.

Un fil conducteur logique

Les éléments d’information et les commentaires qu’apporte le rédacteur seront ensuite amenés par ordre d’importance décroissant en gardant toujours en vue que l’essentiel a la priorité.
Le plan continue souvent en répondant aux deux autres questions de référence qui sont le POURQUOI ? et le COMMENT ?  La place que prendra la réponse à ces deux questions varie selon la taille et le type de l’article (article informatif ou article d’opinion).
Quelle que soit sa taille, le principe est identique. L’écriture journalistique est une écriture logique et didactique.

La chute

La fin de l’article est le lieu où le rédacteur prend congé de son lecteur.
C’est à lui de choisir comment lui dire « au revoir », sur quelle impression, sur quelle idée il doit laisser le lecteur. Il conclura donc sur une idée forte souvent en rapport avec le message essentiel.

Adapter ce plan à notre écrit

Le plan journalistique en pyramide inversée est utilisé de différentes façons selon les Rédactions.
Les journaux comme 20 minutes : http://www.20minutes.fr/ ou Metro : http://www.metropoint.com l’utilisent systématiquement ainsi que les journaux de la presse jeune : les Clés de l’actualité http://www.lesclesjunior.com/
Il est utilisé de façon quasi systématique pour les articles informatifs.
Le plan en pyramide inversée tend à prendre le dessus par sa simplicité et son efficacité sur tous les médias : à l’oral avec la radio, en audio-visuel dans le Journal Télévisé et sur les sites internet.

Après la phase d’appropriation chaque rédacteur l’adaptera à son écrit, à l’angle et au genre journalistique choisi, à la ligne éditoriale du support. L’art ne consiste t’il pas dans le dépassement de la technique ?